Dans cet article SUD éducation Paris fait le point sur la situation sanitaire.
Compte-rendu du GT sanitaire du 3 février 2022
Ce jeudi 3 février, un nouveau "groupe de travail sur la situation sanitaire" s’est réuni à l’initiative du rectorat.
Bilan de la semaine :
Le rectorat commence par se féliciter : à Paris, on est passé à moins de 3000 pour le taux d’incidence, première fois depuis fin décembre. Le taux de positivé de 28% décroît à Paris (mais pas en France…).
Précisions du syndicat : le rectorat se félicite de la baisse de l’incidence même si il n’y est pour rien. Effectivement il faut bien s’autoféliciter de quelque chose. De même, il est normal que le taux de positivité baisse à Paris mais pas ailleurs étant donné que c’est à Paris que cette énième vague a frappé en premier. Donc cette décroissance est chronologiquement normale, rien à voir avec la bonne application d’un quelconque protocole à Paris.
Cas confirmés : baisse du taux d’incidence : 3-5 ans 2452 (4254 au 24/01) 5-11 ans 11-15 ans 3788 (6703) 3832 (5892) 15-17 3421 (5145). Baisse se confirme élèves + personnels 6421 cas confirmés (14904).
Depuis le 3/01 : 3087 personnels contaminés dont 2538 dans le public, 48660 élèves dans Paris (public + privé). Ces chiffres sont non exhaustifs car tous les cas ne sont pas remontés.
Conséquence de ce taux élevé : absences des personnels, en particulier les enseignants.
77% des élèves entre 12 et 17 ans ont un schéma vaccinal complet.
Tests salivaires : entre 11500 et 13500 tests par semaine en ce moment. Les jours de grève il n’y a pas de test salivaire. Entre 65 et 85 écoles sont testées chaque semaine. Les élèves font un auto prélèvement en primaire, le test se fait à l’école pour les maternelles. Le nombre d’élèves à dépister est en baisse car beaucoup ont déjà eu le covid dans les 2 mois précédents. Résultats des tests cette semaine : 4540 élèves testés sur 67 écoles, 260 positifs (soit 5,7%). La semaine dernière c’était 6045 élèves testés et 589 positifs (9,7%)
Précisions du syndicat : malheureusement, avoir été positif-ive au variant Delta il y a 2 mois n’empêche pas d’être positif-ive à Omicron moins de 2 mois après mais on n’est plus à une règle infondée près.
Postes vacants, remplacements et contractuels :
10 infirmièr-es en congé médical et 1 poste vacant pour retraite
1e degré : Les enseignant-es du 1e degré contractuel-les : 119 recruté-es. Les enseignant-es contractuel-les recruté-es le sont jusqu’aux vacances d’été. La fin de leur contrat est avant les vacances.
Sur liste complémentaire : 39 lauréat-es pouvaient être recruté-es, 4 ont refusé, 7 lauréat sans réponse, au total 28 ont donné une réponse favorable et ont été réunis avec IEN et CPC qui ont assuré une info formation avant leur prise de fonction. Ces lauréat-es sont, selon le rectorat, en surnombre dans un classe jusqu’au 4/02 date à laquelle ils pourront prendre une classe. Le rectorat est attentif au lieu où ont les met.
Note du syndicat : être attentif du lieu d’affectation des personnels vacataires a t-il comme conséquence que dans les REP et REP+ les personnels soient moins remplacé-es et les élèves davantage privé-es d’école ? Dans certaines écoles de REP depuis le 3 janvier on dépasse les 40 jours d’école perdus faute de remplaçant-es ! C’est également dans ces circonscriptions que le personnel RASED est détourné de ces missions. C’est donc à de profondes inégalités de traitement que les inconséquences de la politique rectorale aboutissent.
20 aides recrutées pour les directeurs. Ces aides peuvent être demandées par les directions pour mettre en place les tests salivaires. Lorsque l’aide est demandée, une personne est toujours envoyée dans l’école : en amont du test pour aider à la préparation des flacons, ou le jour du test pour aider à récolter les flacons.
RASED : selon le rectorat ils et elles sont de moins en moins mobilisé-es, remplaçant-es REP+ reprendront leur fonction après les vacances de février.
Note du syndicat : malheureusement dans les arrondissements du nord est parisien nous constations une forte pression sur les personnels RASED afin de leur faire effectuer des remplacements. Les paroles du rectorat sont donc si ce n’est à infirmer, tout au moins à nuancer.
AED : aide à la mise en place de la continuité péda 29 ETP, mardi 6 personnes recrutées. Un appel à la candidature a été envoyé sur Linkedin...
Droits d’alerte
Aucun chiffre donné car M. Destrés, directeur d’académie, dit qu’il faut poser ce genre de question en amont. Il s’agit selon lui d’un problème qui doit être traité en CHSCTA (aucune prochaine réunion n’est prévue).
Note du syndicat : SUD éducation Paris a envoyé cette question par écrit le mardi 1er février, M. Destrés est donc de mauvaise foi. Cela a été rappelé à Monsieur Destrés au cours de notre intervention.
Pour ce qui est de la réponse à un droit d’alerte précisant d’en référer à la psychologue du travail, il semble, d’après M. Callac, représentant au CHSCTA, qu’un conseiller 1er degré n’a pas été informé de l’absence de Mme Kerambrun, psychologue du travail du rectorat de Paris.
Note du syndicat : SUD éducation Paris a pourtant alerté de l’absence de psychologue du travail depuis plusieurs semaines. Nous nous étonnons de la légèreté avec laquelle le rectorat traite ces questions. Que le conseiller 1er degré chargé de répondre aux droits d’alerte des personnels 1er degré ne soient même pas mis au courant qu’il n’y a plus de psychologue du travail au rectorat depuis 2 mois montre avec quelle légèreté ces questions sont traitées.
Fermeture de classes
Seule l’ARS peut décider d’une fermeture de classes pour COVID. Il n’y a aucune limite donnée par le rectorat. Sur le nombre d’hospitalisations d’élèves ou personnel, le rectorat ne sait pas.
Les congés longue durée et un grand nombre d’absences dans une école sont priorisés pour les remplacements.
Seuls un test PCR ou un test antigénique fait en pharmacie peuvent attester de la positivité d’un personnel. Un autotest n’est pas suffisant.
Continuité pédagogique : une ASA, pour Monsieur Destrés, n’est pas un arrêt maladie. Seul un arrêt maladie atteste que les personnels ne peuvent plus travailler. Une ASA n’empêcherait pas de travailler.
Note du syndicat : tout dépend de la nature de l’ASA. Il est évident que le personnel bénéficiant d’une ASA garde d’enfants ne peut pas en même temps garder ses enfants et travailler. Tout comme un personnel bénéficiant d’un arrêt COVID avec symptômes.
COVID long
Il y a actuellement 15 personnels notifié pour COVID long sur l’Académie. Parmi ces personnels, 2 ont repris et 13 sont en congé longue maladie. 3 demandes de COVID long en reconnaissance de maladie professionnelle sont recensées sur Paris. Ces demandes ne sont pas traitées au niveau académique mais national, à la demande du ministère.
Brassage & équipement
- Gel : pas de gel car le rectorat n’a pas les crédits (Monsieur Destrées avait déjà dit il y a 2 mois que cela coûterait 50 000 euros pour 6 mois de fournir du gel à tous les personnels et qu’une telle dépense n’était pas possible financièrement pour le rectorat)
- Autotests : 10 autotests par mois sont prévus pour les personnels.
Nous signalons que certains autotests fournis sont périmés (Panbio à partir du 23/01) mais d’après Panbio ils sont toujours valables 6 mois supplémentaires – SIEMENS : 31/03 2023. Exigence des pharmacies de la carte vitale pour demander les 10 autotests, pris en charge à 100% par l’assurance maladie (pas de complémentaire). ARS a mis en place une page dédiée au COVID long.
- Masques : il est signalé que l’odeur de certains masques est insupportable. Dans certaines circo, ce sont des masques de chantier qui sont fournis. De nouveaux masques sont en cours d’acheminement. Un seul type de masque, d’une seule marque, seront livrés.
- Capteurs CO2 : Guide à venir + fiche simplifiée d’exploitation des capteurs en cours 1898 vont être déployés dans les écoles et 560 dans les collèges.
Il n’y a pas de différence de protocole entre le périscolaire et l’école, mais les moyens ne sont pas les mêmes. Dans tous les cas le brassage est évité au maximum.
Autres :
- Les évaluations des écoles et des établissements ne sont pas annulées mais des dispositions sont prises :
Pas de réunion sur le sujet avant les vacances d’hiver ;
Volume des écoles concernées réduit ;
- Pour les élèves en lycée pro, imprécision du ministère sur la durée minimum de la période de formation en milieu professionnel (PFMP) : règles différentes données sur Eduscol et par le ministre (10 ou 12 semaines). L’information doit être confirmée cette semaine.
-Journées portes-ouvertes : pas d’interdiction, portes-ouvertes en présentiel laissées à la seule appréciation du chef d’établissement.
Compte-rendu du GT sanitaire du 26 janvier 2022
Ce mercredi 26 janvier, un nouveau "groupe de travail sur la situation sanitaire" s’est réuni à l’initiative du rectorat.
Remplacement et recrutements
Enseignant·es : 38 contractuel·les ont été recruté·es depuis janvier pour assurer les remplacements.
AED : une brigade académique va être mise en place ; le rectorat dispose de 29 équivalents temps plein pour recruter, mais pour l’instant cette brigade n’est composée que de deux personnes.
Liste complémentaire : les 39 personnes qui restaient sur la liste complémentaire ont été appelées, seules 19 ont donné leur accord.
RASED et brigades REP+ restent mobilisé-es sur le remplacement jusqu’aux vacances de février à minima. Une demande d’audience intersyndicale a été adressée au Recteur concernant le détournement des missions, sachant que lors du CTA du vendredi 21 janvier des informations plus rassurantes sur les détournements des missions des personnels RASED avaient été données.
Les stages CAPPEI sont reportés pour le moment.
ASA, fermeture d’école, continuité pédagogique
ASA et garde d’enfant : lorsque la classe de son enfant est fermée ou lorsque son enfant est positif·ve au Covid, il s’agit bien d’une ASA et non d’un jour de garde d’enfant malade. En ASA, le travail à distance n’est pas possible.
Il a également été demandé au rectorat de rappeler que lorsqu’un·e enseignant·e est en arrêt de travail il ou elle ne travaille pas, contrairement à ce qui aurait été demandé oralement dans certaines circonscriptions.
Fermeture d’école en cas de grève : le SMA (service minimum d’accueil) prend en charge les enfant·es de soignant·es ; ils·elles ne sont pas accueilli-es dans une autre école par un·e enseignant·e non grévistes. Le brassage des élèves dans le cadre du SMA n’est pas possible ; dans la réalité c’est plus complexe selon l’académie.
Matériel de protection
Autotests : depuis la mise à jour de la Foire aux questions ministérielle le 25 janvier, les autotests sont à récupérer en pharmacie. Il est prévu 10 autotests par mois par personnel. D’ici au 31/01, 2 autotests seront fournis. Puis 10 d’un coup à partir de février.
Masques : des masques chirurgicaux ont été livrés dans les circonscriptions et dans les établissements. Des masques FFP2 sont livrés aux personnels de maternelle (enseignant·es et AESH), ainsi qu’aux personnels en élémentaire selon les demandes et les stocks disponibles.
Gel hydro-alcoolique : selon la mairie de Paris les écoles et collèges sont largement dotés. Il faut faire remonter les manques au rectorat.
Capteurs de CO2 : 1 139 capteurs sont installés dans les écoles et collèges ; les lycées sont équipés de capteurs dans les réfectoires.
Purificateurs d’air : 220 purificateurs d’air ont été installés dans les lycée ; 62 sont en cours d’installation dans les écoles et collèges.
Pour SUD éducation Paris ces réponses ne sont absolument pas à la hauteur des enjeux de la situation sanitaire. La politique de casse du service public d’éducation à l’œuvre depuis des années a réduit les moyens à peau de chagrin et le ministère / l’académie bricolent avec des bouts de ficelle et font le dos rond en attendant que la vague retombe et en croisant les doigts pour que ce soit la dernière.
Le recrutement de personnels contractuels ne fait qu’aggraver la précarité dans l’éducation nationale. Il faut des recrutements de personnels titulaires d’urgence. SUD éducation revendique un plan d’urgence pour l’éducation, mais le ministère préfère bricoler des protocoles pour répondre aux urgences au coup par coup.
Les équipements de protection qui nous sont fournis sont insuffisants. SUD éducation Paris appelle les personnels à se saisir des outils tels que le RSST pour signaler toute situation de mise en danger de notre santé et sécurité, à se réunir pour localement évaluer et faire remonter les besoins et les manques auxquels nous faisons face et à se mettre en grève massivement jeudi 27 janvier 2022.
Courrier de SUD éducation Paris adressé au rectorat, à la mairie et à la région concernant le matériel de protection
Paris, le 1er janvier 2022
Madame la Maire,
Madame la Présidente de la région Île-de-France,
Monsieur le Maire-adjoint,
Madame la Directrice des Affaires scolaires,
Lors de la conférence de presse organisée le 27 décembre 2021 à l’issue du conseil de défense sanitaire et du conseil des ministres, Monsieur le Premier ministre a annoncé que la rentrée scolaire serait maintenue le 3 janvier 2022 et que les établissements scolaires continueraient d’accueillir l’ensemble des élèves, sans passage en « distanciel ». En outre, alors que des mesures de contraintes ont été détaillées pour l’ensemble de la société et pour le monde du travail, rien n’a été précisé concernant la protection de la santé des élèves et des personnels d’éducation.
À quelques jours de la rentrée scolaire, nous continuons de déplorer le sous-équipement des écoles et des établissements scolaires de Paris en matière de matériel de protection et le manque de recrutement de personnels pour intensifier la désinfection des locaux et assurer les remplacements lors des absences pour raisons de santé.
Dans le contexte d’une circulation accrue du virus et d’une augmentation très importante du nombre de cas positifs en raison de la diffusion du variant Omicron, nous vous demandons par conséquent de faire en sorte que chaque salle de classe et chaque salle des adultes soit dotée d’un capteur de CO 2 et de particules fines permettant d’ajuster l’aération des locaux et que chaque lieu de restauration collective soit doté d’un purificateur d’air pour limiter la présence d’aérosols. Il en va de la sécurité et de la santé de l’ensemble des personnels et des usager·es des écoles et des établissements scolaires de Paris.
Nous vous demandons également de procéder au recrutement de personnels techniques supplémentaires pour permettre une désinfection régulière des locaux sans que cela ne se traduise par une surcharge de travail pour les agent ·es déjà en poste et pour permettre de pourvoir au remplacement des personnels absent·es.
Enfin, il nous semble nécessaire que les élèves reçoivent une dotation en masques à raison de deux masques par jour et par élève afin de garantir à tou·tes les élèves le même niveau de protection.
En vous priant de croire, Mesdames, Monsieur, à notre attachement au service public d’éducation.
Télécharger le courrier au format pdf : 2022-01-01_courrier_rentree-2
Voir aussi :
Covid-19 Foire aux questions de SUD éducation Paris màj le 25/01
RSST & RDGI, droit d’alerte & droit de retrait – Fiche pratique de SUD éducation Paris