Les projets élaborés par le rectorat pour la rentrée 2024 dans les écoles parisiennes ont été communiqués hier, et ce n'est pas une bonne nouvelle pour ce bien commun qu'est le service public d'éducation. Voici les prévisions d'ouvertures et fermetures de classes pour la rentrée prochaine.
183 classes fermées dont 83 dans des écoles classées en REP ou REP+
L’Académie daigne nous octroyer 10 postes de remplaçant·es alors que chaque année ce sont des dizaines de classes qui se retrouvent chaque jour sans enseignant·es et que les rares formations sur temps scolaire sont régulièrement annulées en envoyant les brigades-stage sur des remplacements ordinaires !
Une fermeture d’UPE2A dans le 18e pour une ouverture dans le 8e alors que dans les écoles des arrondissements proches du périphérique beaucoup d’enfants allophones ont des parcours de vie difficiles et que les besoins ne cessent de croître .
Aucun poste de RASED alors que la situation actuelle est déjà dramatique et que dans beaucoup d'écoles des élèves qui en ont besoin ne peuvent pas bénéficier d'une évaluation par un·e psychologue scolaire ou d'une aide pédagogique ( enseignant·e E) ou relationnelle ( enseignant·e G). De plus, de nombreux postes sont souvent incomplets (temps partiels non complétés et collègues en formation donc absent·es 3 semaines toutes les 3 semaines).
Actuellement des élèves voient leurs difficultés s'aggraver ou se transformer en troubles car leurs parents ne peuvent se tourner vers le secteur médico-social privé pour prendre en charge ou détecter la nature des besoins de leur enfant. Dans certains quartiers, des élèves attendent des mois avant d' avoir un rendez-vous.
Des moyens pour former les élèves, pas pour les mettre au pas !
En proposant la mise en place de groupes de niveau en français et en maths à l'entrée du collège pour les élèves de 6e et de 5e, le ministère de l’Éducation nationale prend la décision cynique d'entériner les difficultés de ces élèves délaissés par l'institution, en les préorientant dans un parcours scolaire au collège moins ambitieux.
Ce n'est pas l’hétérogénéité des classes le problème et encore moins les élèves les plus en difficulté, mais l'absence de moyens pour accompagner ces élèves dans leur scolarité qui est problématique.
Des moyens faramineux sont débloqués pour la généralisation du SNU et pour l'expérimentation des uniformes. Mais est-ce que les élèves ont besoin de plus marcher au pas et de plus lever le drapeau, ou est-ce que les élèves ont besoin de plus d’enseignant·es, de plus d’enseignant·es spécialisé·es, de plus d’AESH, de plus de personnels de vie scolaire et médico-sociaux ? Est-ce que les élèves ont besoin de faire des pompes et de porter un costume gris ou bleu marine, ou de vivre dans de bonnes conditions, d'habiter dans des logements décents, d'avoir l'espoir d'une vie meilleure ?
➜ Comme les personnels du 93 qui ont depuis le 26 février engagé une grève reconductible contre le délabrement des conditions d'enseignement-apprentissage en Seine Saint-Denis, ne laissons plus faire les fossoyeurs gouvernementaux !
➜ Pour un service d'éducation publique équitable qui ne bafoue pas les principes les plus élémentaires de justice sociale et de bien commun, mobilisons-nous contre les fermetures de classes, le manque de moyens rased et médico-sociaux, et les groupes de niveaux !
✔ Manifestons samedi 2 mars à 14h30 place de la Sorbonne (lieu à confirmer) avec les parents contre cette saignée budgétaire !
✔ Retrouvons-nous à partir de 9h mardi 5 mars (CSA) et vendredi 15 mars (CDEN) au rectorat (12 boulevard d’Indochine) pour être reçu·es en délégation et réclamer ce qui nous est dû !
✔ Faisons du mardi 12 mars, en lien avec les personnels du second degré mobilisé·es, une journée pour informer les parents sur les groupes de niveau et les baisses de moyens.
✔ Mettons en débat la date du 19 mars pour commencer un mouvement permettant de gagner un service public d’éducation qui n’enterre pas toute notion de justice sociale et de bien commun !