Pour obtenir gain de cause : grève à 100% !
Paris, le 11 mars 2024
Fin janvier nous, les personnel-les du collège Robert Doisneau, avons appris de sources concordantes que l'importante transition envisagée par le rectorat dans la vie de notre établissement et de celle du PIAL Doisneau-Besson-Voltaire, pouvait nous faire craindre pour la protection due aux personnel-les et aux élèves concerné-es.
En heure d’information syndicale, où nous nous sommes réuni-es en nombre, après des échanges respectueux de nos diverses sensibilités, nous nous sommes déterminé-es pour une grève massive dans le but de travailler au bien-être à la fois des élèves et des personnel-les et avons décidé de mettre tout en œuvre pour alerter le rectorat sur les conséquences graves de leur décision. Nous avons envoyé le 4 février, par l'intermédiaire de nos organisations syndicales, le SNES-FSU, SUD éducation Paris et la CGT éduc'action, un mail au recteur, signé par quarante-et-une personnes dans lequel il est explicitement dit que nous ne tolérerions collectivement absolument aucune dégradation de nos conditions de travail, notamment celles portant atteinte aux droits ou à la dignité, altérant notre santé physique ou mentale ou pouvant créer un environnement intimidant, hostile, dégradant ou humiliant. Nous précisions qu’une grève serait envisagée si aucun signe tangible de la part du rectorat n’était montré. Les représentant-es des parents d'élèves ont de leur côté aussi alerté le rectorat.
Nous avons obtenu quatre jours plus tard une audience où le rectorat nous a éconduit-es : en nous prenant de très haut, le rectorat a balayé nos craintes allant jusqu'à prétendre que ce qui avait été envisagé par eux était une « chance » qui nous était offerte sur la base d'une « analyse fine ». Le rectorat a tenté de nous apaiser en promettant d'être attentif à notre situation. Nous sommes reparti-es, pas dupes, écœuré-es par le manque d’écoute, le mépris, la mauvaise foi et le refus de tenir compte des craintes légitimes exposées.
Par des discussions attentives aux appréhensions de chacun-e et par des encouragements mutuels notamment pour celles et ceux exposé-es à des non-renouvellements de contrat, nous avons réussi à ce que, le jour dit, quasi-100% des personnel-les du collège exerçant au contact des élèves soient en grève, auxquel-les se sont joint-es des collègues AESH de notre PIAL hors de notre collège.
Alors que nous nous retrouvions en Assemblée Générale de grévistes sur notre lieu de travail, nous n'avons pu que constater que des faits graves avaient donné raison à nos craintes. Le rectorat, malgré ses promesses d'attention à l'audience, a tardé à répondre à la demande de fermer le collège. Après avoir protégé nous-même nos élèves, nous avons une nouvelle fois exprimé nos urgentes revendications à une représentante du rectorat venue nous entendre dans notre AG. Nous nous sommes enfin consacré-es à la manière de ramener pour la suite la sérénité au collège tandis que le rectorat se terrait durant la journée dans une absence de réponse pour apaiser les élèves et n'est même pas venu à la réunion avec les parents le soir.
Quelques temps plus tard, nous obtenions gain de cause !
Après cette victoire, la situation que le rectorat avait créée était propice aux récupérations d’extrême -droite : effectivement Europe 1, du groupe Bolloré, a lancé un fake raciste repris entre autres par Mme Pécresse. Il a en partie été démenti par le rectorat puis par Libération et Le Parisien.
Nous dénonçons le mépris, encore une fois renouvelé, avec lequel le rectorat nous a traité-es et encourageons l'ensemble des collègues à construire la grève massive afin d'obtenir des victoires.
L'Assemblée Générale des personnel-les grévistes du collège Robert Doisneau