Les deux premières sessions du bac Blanquer étaient marquées par des ajustements dus au COVID, mais elles ont démontré l’impossibilité de corriger ses défauts par petites touches. Comme Pap Ndiaye ne veut pas créer le nombre de places nécessaires à l’accueil de tou·tes les bachelier·es dans l’enseignement supérieur, il ne veut pas toucher à Parcoursup qui permet de les sélectionner. Pour alimenter la machine Parcousup avec suffisamment de notes, il ne veut pas toucher non plus au contrôle continu intégral. Et pour corriger les inégalités du contrôle continu intégral, il maintient les épreuves de spécialité à la mi mars afin de donner l’illusion d’une justice à ce tri à l’entrée du supérieur.
Ainsi le bulletin officiel du 30 septembre publie trois notes de service : deux sur les programmes d’examens des spécialités du bac général et du bac technologique et une sur la passation de ces épreuves. Ces trois notes montrent que la précipitation, l’improvisation et l’injustice n’ont pas été stoppées par le départ de Blanquer.
Entre le début de l’année scolaire et la date des épreuves de spécialités, il y aura 4 mois et demi de cours et le ministère est contraint à partager les programmes en deux parties, une pour passer l’examen et l’autre qui ne sera jamais évaluée. Pire encore, modifier des programmes un mois après le début l’année revient à supprimer un quart du temps d’enseignement et produit beaucoup de stress et de difficultés pour les enseignant.es et les élèves. La note réduit généralement le programme à traiter pour l’examen.
Pour les modalités d’examen, on ne comprend pas la logique de les alléger en HGGSP avec le choix entre deux sujets de dissertation alors qu’en NSI on supprime le choix de trois exercices parmi cinq et qu’en SVT on ne conserve que le programme de l’année de terminale à la place de celui du cycle terminal.
SUD éducation, avec les autres organisations syndicales, va lancer une pétition sur les épreuves d’examens.
SUD éducation continue de revendiquer:
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L’abrogation de la réforme du lycée et de Parcoursup ;
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La fin du contrôle continu et le retour à des épreuves nationales anonymes au mois de juin ;
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La suppression du grand oral ;
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Le droit effectif des bachelier·es de s’inscrire dans la filière de leur choix et la fin des numerus clausus dans les filières médicales avec la création de toutes la places et les moyens nécessaires dans l’enseignement supérieur.
Pétition intersyndicale pour le report des épreuves de spécialité en juin
Le ministre de l’Éducation nationale a confirmé la tenue des épreuves de spécialité en mars 2023 en dépit des très nombreuses voix qui appelaient à un report de ces épreuves en juin. Puis, un mois après la rentrée, le ministère propose de supposés allègements de programme afin de rendre possible, selon lui, le déroulé des épreuves du bac 2023 avec des épreuves de spécialité en mars. Non seulement le « resserrement » annoncé des programmes ne convient pas mais il se traduit parfois même par un alourdissement.
Nous voulons assurer aux élèves de Terminale une année pleine et entière d’apprentissages. Les programmes sont exigeants, bien trop lourds parfois. Ils demandent du temps de préparation et d’appropriation.
Si le calendrier devait rester en l’état, les élèves auraient donc un travail évalué sur une moitié de l’année, avec des résultats connus dès le 11 avril. Les contenus des programmes de spécialité ne sont pas véritablement évalués lors du grand oral qui se concentre sur les seules questions choisies par les candidats et sur leurs compétences orales plus que sur le fond de leur exposé. De plus, dans la voie technologique, la spécialité Maths physique n’entre dans aucune évaluation pour le bac une fois les épreuves de mars passées. Nous avons bien entendu que la motivation pour l’enseignement supérieur devait prévaloir mais notre expérience comme enseignants, inspecteurs (et parents) nous fait légitimement douter. Nous redoutons une démobilisation des élèves voire un absentéisme massif à partir du mois d’avril. Cette démobilisation nuira à la préparation de l’épreuve de philosophie qui, avec l’épreuve anticipée de français, demeure réellement terminale.
Tout nous conduit à la nécessité d’étaler les apprentissages sur une année scolaire entière. La préparation aux poursuites d’études et à l’enseignement supérieur est un impératif qui ne peut souffrir une scolarité tronquée.
Pour toutes ces raisons, nous demandons la révision du calendrier des examens pour un report des épreuves de spécialité le plus tard possible dans l’année scolaire.