Choc des savoirs : à Paris comme ailleurs, un semi-​échec dont on ne peut se satisfaire ! Exigeons le retrait !

A Paris comme ailleurs, l’échec relatif du choc des savoirs est un levier d’action : ne nous contentons pas de contourner la réforme et exigeons son retrait : battons-nous dans nos établissements pour enterrer définitivement cette réforme et la déstructuration qu’elle a entrainées en cette rentrée 2024.

Le choc des savoirs est un échec :

Cet ensemble de mesures accentuant la politique de tri social et la mise au pas pédagogique des équipes enseignantes par la standardisation des dispositifs pédagogiques et l’uniformisation des élèves n’atteint pas ses objectifs pour cette rentrée 2024. Non seulement la labellisation des manuels et la réforme de la notation du brevet est suspendue mais, sur le terrain, la manière dont est mise en place cette réforme est un désaveu total de cette politique pédagogique réactionnaire :  un tiers seulement des établissements met en place les groupes de niveau. Les deux autres tiers contournent et bricolent, en constituant des groupes hétérogènes et en organisant des séances de co-enseignement.

Le choc des savoirs est un poison :

Ne nous satisfaisons pas de ce désaveu cinglant : un tiers des collèges qui appliquent la réforme, c’est beaucoup trop, et contourner, c’est trop peu : les directions d’établissement ont été trop timorées dans leur opposition et les méthodes de contournement choisies, sans aucun bénéfice pour les élèves, fragilisent les équipes et le fonctionnement des collèges. Les moyens alloués auparavant à des projets pédagogiques pensés par les équipes sont aujourd’hui consacrés à des alignements de cours de mathématiques et de cours de français. Les élèves ne bénéficient plus de dispositifs qui avaient fait leurs preuves et se retrouvent dans des groupes hétérogènes mais éclatés. Séparés sur un tiers de leurs emplois du temps, ils ne bénéficient plus de la cohésion de classe qui permettait de fédérer et de les rendre acteurs et actrices de leurs apprentissages, aucun projet de classe n’est plus possible non plus sur ces deux disciplines. Les emplois du temps des élèves et des personnels en ont pâti. Le contournement évite le tri des élèves mais ne permet pas d’échapper à la fragilisation des équipes, il participe à la déstabilisation des élèves et n’empêche pas la réduction de l’offre pédagogique. Il faut continuer d’affirmer que cette réforme est dangereuse, et exiger son abrogation pure et simple.

Que penser enfin de ce tiers d’établissement dans lesquels les groupes de niveau sont mis en place ? Quelle injustice pour leurs élèves, dont le parcours scolaire est détourné, déraillé, trié par des équipes de directions plus soucieuses de leur carrière que des conditions d’apprentissage des élèves, soumises qu’elles auront été aux injonctions rigides d’une réforme contestée par tout.te.s, y compris en Conseil d’Administration, par les parents et les équipes enseignantes.

Le constat est clair en cette rentrée :

Si une grande majorité des établissements a pu éviter de mettre en place ces groupes de niveau, une grande partie des directions a néanmoins imposé des emplois du temps en barrettes pour les mathématiques et le français, en classe de 6e et 5e. L'impact est grand sur nos conditions de travail et celles des élèves, pour qui le temps de présence au collège est allongé par de multiples trous dans les emplois du temps imposés par cette nouvelle configuration. L'application des cours en barrettes pour les 4e et 3e à la rentrée prochaine, comme le prévoient les textes, engendrerait de nouvelles contraintes et des conditions de travail pour toutes et tous encore dégradées.

Il faut donc encore se battre pour le retrait de cette réforme.

Tout ça pour ça !

Les inégalités face à l’école sortent renforcées par cette réforme : que le collège soit légaliste ou bricoleur, tout le monde y perd, surtout les élèves !

Continuons d’exiger le retrait de la réforme.