Communiqué de l’intersyndicale de la cité scolaire Jacques Decour contre la fermeture du collège et de nombreuses classes

Mercredi 13/12/23 au soir, a été annoncé au cours d’un conseil d’administration extraordinaire, le projet de fermer le collège Decour et une très large part (au moins 10, et peut-être bien davantage)  classes sur 28 au lycée Decour dans les trois années à venir, au prétexte de travaux, à réaliser dans les bâtiments de la cité scolaire, confirmant une rumeur qui circulait parmi nos élèves de seconde, venue des élèves de seconde du lycée voisin Quinet.

 

En réponse au mépris des administrations nous mettant devant un fait accompli d’une grande violence sociale, alors que de nombreuses réunions préparatoires à la rénovation ont eu lieu sans jamais évoquer la possibilité d’une fermeture totale ou partielle, nous nous sommes mis.es en grève le lendemain, et avons estimé au minimum à 50 % environ (soit 60) le nombre de postes supprimés sur les trois années à venir.

 

Un rendez-vous avec Mme Le Maire du 9ème et M. Le DASEN, le mardi 19/12/23, a confirmé l’impréparation du projet, tant aux points de vues financier (financement à ce jour incomplet), matériel (absence de phasage des travaux, absence de maître d’œuvre) que social (quasi-absence de dispositif de prise en charge spécifique des personnels aux postes supprimés).

 

Ce « projet » peut et doit être mis en rapport avec les fermetures de classes préparatoires EC de notre lycée, annoncées quelques semaines auparavant, mais également avec celles de toutes les autres classes préparatoires parisiennes prévues, comme celles passées, présentes ou futures, de diverses classes, notamment au niveau sixième, où 40 classes ferment soit l’équivalent de 10 collèges ferment dans les 4 ans – bien plus que la baisse démographique réelle, mais celles aussi de lycées entiers (généraux comme Brassens 75019, ou professionnels) aux prétextes de baisses démographiques, de difficultés de recrutement, ou de vétusté des locaux.

 

Pourquoi fermer des classes aux effectifs surchargés dans le secondaire plutôt que d’en diminuer enfin les effectifs ? Pourquoi fermer des classes préparatoires à l’heure où tant de places manquent dans le supérieur, et notamment à l’université ? Un investissement de 150 millions d’euros d’argent public dans des locaux peut-il aboutir à tant de fermetures de classes de l’enseignement public ?

 

Au delà des effets d’annonces et prétextes qui changent, le seul point commun à toutes ces fermetures est l’ouverture d’un immense marché aux établissements d’enseignement privé, parallèlement favorisé par Parcoursup et ses « améliorations », au point de nous faire sérieusement douter de la réouverture promise, dans 6 à 10 ans, du collège fermé, et même de nous faire craindre une fermeture totale et une vente de « notre » cité scolaire (« notre » car les fonctionnaires que nous sommes s’attachent à leur travail, et c’est pourquoi ils le font bien).

 

La cité scolaire n’a-t-elle pas été dans la dernière décennie, partiellement financée par la location de ses locaux à des structures privées (tournages Netflix, défilés de haute couture, tournages publicitaires,…) ? Peut-être le temps des ventes pures et simple des locaux est-il venu ?

 

C’est pourquoi les organisations syndicales (CGT Educ’Action, SNES, SUD Education) de la cité scolaire Decour appellent, le jeudi 21 décembre, à une grève massive, avec la tenue, le matin, d’un piquet auquel sont convié.e.s les journalistes, suivie d’une manifestation à 15h au départ de la place de la Sorbonne.

L’intersyndicale de la cité scolaire Decour 75009