Sud éducation soutient les personnels des établissements qui s'opposent au pacte et appelle tous les autres à le refuser. Nous reproduisons ci-dessous les communiqués et motions des établissements mobilisés.
Communiqué des personnels du Lycée Dorian : pourquoi nous ne signerons pas le pacte
Paris, le 01/09/2023
Lycée Dorian
A Monsieur le Ministre de l’Education nationale,
s/c de Monsieur le Recteur de l’Académie,
s/c de Monsieur le chef d’établissement du lycée Dorian
Pourquoi nous ne signerons pas le pacte.
Nous, personnels du lycée Dorian réunis en assemblée générale ce jour, tenons à vous informer que nous ne signerons pas le pacte enseignant pour les raisons suivantes :
- Il ne s’agit pas d’une revalorisation de salaire : il faudra travailler plus pour gagner plus alors que nos conditions de travail se dégradent sans cesse et que les études montrent que les enseignant.es en France travaillent déjà plus de 40 h par semaine pour un salaire inférieur à la moyenne de l’OCDE.
- Le pacte opère un virage vers une contractualisation où la rémunération évolue en fonction de l’attribution de missions individualisées.
- Il accroît ainsi les inégalités salariales entre les femmes et les hommes, entre les personnes valides et les personnes handicapées ou celles qui connaissent des soucis de santé ponctuels ou chroniques.
- Il entérine la baisse des moyens : le non recrutement d’enseignants qualifiés, l’absence de vivier de titulaires remplaçant.es, seule garantie d’un véritable système de remplacements de qualité. Ceux-ci seront gérés en interne selon les établissements, en fonction des volontaires locaux et des disciplines enseignées par ceux-ci. Les élèves ne sont donc pas assurés de rattraper les cours perdus dans une discipline puisque l’heure remplacée le sera dans n’importe laquelle; cela s’apparentera plus à une garderie improvisée qu’à un véritable cours.
- Les emplois du temps des élèves et des enseignants, déjà dégradés par les effets de la réforme qui a fait exploser le groupe classe, s’en trouveront encore alourdis.
Ce pacte est un « contrat de dupes » : loin de revaloriser les missions d’enseignement, il détériore encore un peu plus le service public d’éducation. Les élèves, leurs familles et les personnels en pâtiront grandement.
C’est pourquoi nous refusons de le signer et demandons le redéploiement des moyens qui lui sont alloués pour une véritable hausse des salaires sans contrepartie et la reconstitution de viviers de titulaires remplaçant.es dans toutes les disciplines.
Personnels du lycée Dorian avec le soutien de leurs sections syndicales SNES-FSU, CGT-Educ’Action, SNFOLC, SNETAA-FO, SUD-Education
Motion de rentrée 2023 de la cite scolaire Voltaire
Le report des épreuves de spécialité en juin, enfin ! Après la suppression des E3C en 2020, c’est une nouvelle entaille dans la réforme du lycée et du Bac de Blanquer. C’est la conséquence de la forte mobilisation des personnels, des parents, des élèves et l’unité de nos organisations qui exigeaient unanimement ce report. L’exceptionnel mouvement pour nos retraites de l’an passé, s’il n’a pas permis de gagner sur le report de l'âge de départ, a montré au gouvernement à quel point nous sommes forts lorsque nous sommes unis et mobilisés !
Pour le reste le nouveau ministre de l’Education nationale G. Attal, chapeauté directement par E. Macron, compte bien continuer l’agenda libéral du gouvernement : démantèlement du service public, une école du tri social et de la concurrence entre les personnels.
Le maintien du contrôle continu et la machine à trier Parcoursup accentuera toujours plus les inégalités entre élèves et empêchera comme chaque année l’accès de milliers de bacheliers aux études supérieures.
La prétendue “revalorisation historique” et le pacte sont une vraie arnaque et un piège pour casser nos statuts et notre collectif de lutte.
- Les mesures dites « socle » ne représentent qu’une augmentation de 5,5 % en moyenne. Face à l'inflation, près de 70 % des collègues vont perdre en pouvoir d’achat !
- Loin de combattre le manque d’enseignant·es devant les élèves, le gouvernement l’organise ! Au total, 8 381 emplois d’enseignant·es ont été supprimés dans le second degré public pour 21 073 élèves en plus dans les six dernières années ! Pour cette rentrée encore 1800 postes sont non pourvus aux concours !
- Loin de résoudre le problème des remplacements, le pacte organise la garderie en lieu et place des cours.
Ce 1er septembre est aussi le jour où s’applique la réforme de retraites. Notre colère reste intacte. Pour nous, c’est 60 ans et 37,5 annuités.
Au lieu de répondre aux revendications, G.Attal pointe l'abaya pour nous diviser et désigner des boucs émissaires tandis qu'il envoie les élèves un service national universel aux forts relents nationalistes. La place des élèves est à l’école et pas à la caserne!
Face aux projets de régression sociale du gouvernement nous continuons à porter nos revendications :
- Augmentation du point d’indice (20% tout de suite) et retrait du Pacte
- Abrogation de la réforme Macron des retraites !
- Création des postes statutaires nécessaires ! Titularisation des contractuels!
- Abrogation de Parcoursup et du bac Blanquer !
- Retrait de la réforme des lycées professionnels !
- Des moyens pour les élèves à besoins spécifiques
- Un vrai statut pour les AESH, un vrai statut pour les AED !
- Retrait du SNU
Nous sommes dès à présent prêt.e.s à nous mobiliser sur ces revendications et contre le manque criant de moyens.
Nous décidons de participer aux mobilisations du samedi 23 septembre contre la répression des contestations sociales démocratiques et écologiques et à la journée d’action du 13 octobre intersyndicale interprofessionnelle européenne.
Les personnels de la cité scolaire Voltaire, réunis ce vendredi 1er septembre, avec le soutien de leurs sections syndicales, Snes- FSU , SN-FO-LC, SUD - Education, CGT-Educ'Action
