Mardi 27 septembre, le rectorat convoquait les organisations syndicales à un Groupe de travail relatif à la rentrée de l’école inclusive.
Les alertes des organisations syndicales, dont SUD éducation, concernant tant les conditions de travail des AESH que les conditions d’accompagnement des élèves restent sans réponse, systématiquement renvoyées « aux efforts » du Service de l’école inclusive et à une logique d’adaptation non pas aux besoins des élèves mais aux moyens existants.
Si la réunion s’est principalement concentrée sur la question de l’accompagnement des élèves en situation de handicap, a également été évoquée celle des postes d’enseignant·es spécialisé·es.
Vous trouverez ci-dessous les principaux éléments évoqués lors de cette réunion à laquelle était présente pour l’académie le Conseiller technique ASH, l’IEN ASH 3 en poste actuellement et sa remplaçante à compter du 1er octobre.
Le Service de l’école inclusive est organisé autour de trois pôles : l’ASH 1 qui concerne les élèves scolarisé·es dans le secteur médico-social, l’ASH 2 qui concerne les élèves scolarisé·es en ULIS, en SEGPA et en milieu carcéral, et l’ASH 3 qui concerne les élèves scolarisé·es en milieu dit ordinaire ainsi que les dispositifs d’aide (RASED notamment).
Dans l’académie de Paris, cela concerne 14 000 élèves, dont 8 000 bénéficient d’un accompagnement, individuel ou mutualisé. 2 300 élèves sont scolarisé·es dans un des 172 dispositifs ULIS que compte l’académie (dont deux ont ouvert à cette rentrée). Le département du matériel pédagogique adapté bénéficie d’un budget annuel de 496 000 euros.
Nous avons demandé si l’académie avait dressé un bilan des PIAL. Pour le Service de l’école inclusive cela n’est pas nécessaire car les PIAL prouvent au quotidien leur efficience. De nouveaux PIAL ont d’ailleurs été créés à cette rentrée, dans les établissements privés confessionnels sous contrat. Les difficultés structurelles que nous dénonçons sont renvoyées à des problèmes locaux et ponctuels, bien que cet été deux rapports institutionnels aient dressé le même constat : celui de la Médiatrice de l’éducation nationale d’une part et celui de la Défenseure des droits d’autre part.
Le nombre important de démission de la part de collègues (au moins 15 % des 3450 AESH en poste en fin d’année dernière) ne semble pas plus alerter l’académie. 230 recrutements d’AESH ont été fait depuis la rentrée.
Pourtant, nous le constatons au quotidien dans les écoles et établissements, la situation est loin d’être optimale et de nombreux·ses élèves sont encore sans accompagnement ou alors avec un nombre d’heure minimaliste, qui ne permet pas de répondre aux besoins de l’élève. La logique d’une mutualisation à outrance bat son plein et le service de l’école inclusive a rappelé la règle : au sein d’un PIAL, l’accompagnement individuel prévaut dans l’organisation des services et les élèves bénéficiant d’une notification d’accompagnement mutualisé sont regroupé·es. Les AESH doivent accompagner simultanément 2 ou 3 élèves, pour des quotités horaires de 6 à 8 heures hebdomadaires. Sous couvert d’autonomie des élèves, l’évaluation de leurs besoins réels est évacuée d’un revers de manche.
L’autre point important de cette réunion a été celui de la formation des AESH et des personnels enseignant·es.
La formation initiale des AESH a été repensée : les nouveaux·elles collègues bénéficient désormais d’une semaine de formation (24 heures), rémunérée, avant la prise de poste ; les 36 heures suivantes se faisant plus tard au cours de l’année. Cela répond partiellement à une revendication que SUD éducation Paris porte dans l’académie depuis de nombreuses années. La formation initiale obligatoire de 60 heures qui débutait plusieurs semaines, voire plusieurs mois, après la prise de poste, obligeait les collègues nouvellement recruté·es à s’auto-former sur le tas. L’absence de formation en amont de la prise de poste, sur l’accompagnement des différents types de handicap, les gestes professionnels et la connaissance du fonctionnement du système éducatif était préjudiciable aux conditions d’accompagnement des élèves.
La formation continue des AESH, proposé au PAF, a également été légèrement étoffée par de nouveaux modules. Par ailleurs, des formations spécifiques, pour un nombre restreint de collègues, vont également être mises en place au cours de l’année, sur l’autisme et les handicaps relevant du champ sensoriel. Les AESH qui bénéficieront de ces formations seront sélectionné·es par le rectorat et une attestation de compétence leur sera remise en fin de formation. Si nous sommes favorables à ces formations spécifiques renforcées, nous demandons à ce qu’elles soient accessibles à l’ensemble des AESH qui en feraient la demande.
Il a par ailleurs été rappelé que les AESH devaient, au même titre que les enseignant·es, avoir accès aux modules de formation d'initiative nationale. Le service de l’école inclusive s’est engagé à adresser un mail d’information aux collègues AESH en juin, en amont de la période d’inscription.
Cette question de la formation, initiale et continue, reste centrale pour SUD éducation Paris et nous continuerons à interpeller l’académie pour que le droit à la formation des AESH soit effectif.
Tout comme nous continuerons d’agir pour que les AESH soient considéré·es comme des personnels à part entière de l’éducation nationale, avec des conditions de travail, d’emploi et de salaire dignes. Trop souvent les collègues sont malmené·es dans les écoles et établissements, car considéré·es comme des personnels de seconde zone. Cela doit cesser !
SUD éducation Paris se bat pour un statut de la fonction publique et des augmentations de salaires.
Concernant les postes d’enseignement, le Service de l’école inclusive a indiqué que les postes d’enseignant·es en ULIS étaient tous pourvus à la rentrée ainsi que ceux d’enseignant·es référent·es (ERSEH). 3 postes d’ERSEH ont d’ailleurs été créés à la rentrée. Plusieurs postes d’enseignant·es en RASED restent vacants (11 postes E et 4 postes G).