Triste démonstration du manque d’attractivité de notre métier à Paris, pour 218 postes proposés au concours, seul·es 180 candidat·es sont admissibles. Au bout du compte, seulement 150 à 170 seront admis·es ! Conséquence directe : près de 270 contractuel·les vont être recruté·es pour la rentrée !
Pour nos organisations syndicales, la multiplication des contractuel·les recruté·es sur des contrats courts et sans formation, en lieu et place d’enseignant·es fonctionnaires, est un vrai danger pour le bon fonctionnement de l’école publique et le statut de la Fonction publique, déjà largement affaiblis pendant le premier quinquennat du président Macron.
La pénurie d’enseignant·es titulaires va dégrader les conditions d’apprentissage des élèves et désorganiser les écoles. Les classes sans enseignant·e vont se multiplier, le manque de remplaçant·es va pérenniser le chaos vécu entre janvier et avril pendant la crise sanitaire, avec chaque jour plusieurs centaines de classes sans enseignant·e !
Cette pénurie créera aussi pour les personnels des situations de souffrance au travail non sans conséquences sur leur qualité de vie : blocage des mutations, refus de temps partiel et d’octroi de disponibilités pour convenances personnelles, départs en formation empêchés, décharges REP+ annulées et sans doute réduction des autorisations d’absences…
Sans compter la surcharge de travail pour les PEMF et CPC qui pourraient se voir imposer l’accompagnement des contractuel·les, en plus de leurs missions quotidiennes, mais aussi pour les enseignant·es titulaires dans les écoles qui devront se plier en 4 pour pallier la désorganisation et le manque de remplaçant·es et aider leurs nouveaux·elles collègues.
Pour les personnels contractuel·les non plus, cette situation n’est absolument pas satisfaisante ! Enseigner est un métier qui s’apprend, être placé·e en responsabilité de classe sans formation avec comme seul avenir la précarité est inacceptable !
Afin que cette situation dramatique ne perdure pas, il est indispensable de rendre de nouveau attractif notre métier. Pour cela, les sections parisiennes du SNUipp-FSU, du SE-Unsa, de SUD éducation, de la CGT educ’action et de la CNT-STE revendiquent :
- une revalorisation salariale immédiate et conséquente
- l’amélioration des conditions de travail et le respect de nos droits statutaires
- l’arrêt du mépris, des mensonges et de l’improvisation permanente, depuis le niveau ministériel, jusqu’au niveau académique
- l’amélioration des possibilités de mutation
Pour que le concours fasse de nouveau le plein, la formation initiale doit être transformée ! C’est pourquoi, nos organisations syndicales demandent immédiatement la mise en place de pré-recrutements dès la L1, un concours en L3 suivi de 2 années de formation sous statut de professeur·es stagiaires.
Un changement radical de politique éducative, construit avec les personnels et leurs représentant·es est fortement attendu par l’ensemble des enseignant·es ! Les syndicats parisiens SNUipp-FSU, SE-Unsa, SUD éducation, CGT educ’action et CNT-STE tiennent à rappeler la nécessité d’un métier offrant des conditions de travail et d’emploi satisfaisantes, seules garantes d’une ré-attractivité. Elles portent l’ambition d’une école émancipatrice, une école de la réussite de toutes et tous !