Les écoles et collèges se sont mobilisés cette semaine contre les fermetures de classe dans Paris et la suppression de 182 postes dans le second degré et de 155 postes dans le premier degré.
En collège, ce sont 66 classes qui seront fermées à la rentrée 2023 dans Paris, pour seulement 4 classes qui ouvrent: 34 classes de 6e, 18 classes de 5e, 4 classes de 4e et 6 classes de 3e. La fermeture de classes entraîne à minima la perte de 100 ETP (équivalent temps plein). L’arrondissement le plus touché par ces fermetures est le 19e avec 10 fermetures de classes.
Inquiétant également, la baisse des dotations complémentaires (marge académique, amortissement et autres dispositifs) de nombre d’établissements : de nombreux collèges perdent ces heures qui permettent de mettre en place des dispositifs particuliers dans les établissements ou encore de dédoubler d’avantage les classes. La baisse des dotations complémentaires entraînerait la suppression de 14 ETP supplémentaires.
Certains collèges perdent jusqu’à 20h de cette dotation complémentaire. Les collèges les plus touchés par cette perte sont les collèges F. Dolto (20e), C. Besson (20e), J. Perrin (20e), H. Bergson (19e), G. Méliès (19e), M. Utrillo (18e), G. Philipe (18e) et H. de Balzac (17e). Tous ces collèges sont en REP ou REP+, sauf Balzac, dont le public de secteur est REP mais qui n’a pas le statut du fait de ses classes internationales. Aucun des 14 collèges avec un IPS supérieur à 138 n’est concerné par cette perte de dotation.
Enfin , la dotation du collège Daniel Meyer est très faible, malgré un IPS très bas.
Pour les lycées, 16 fermetures de divisions sont prévues en seconde générale et technologiques, 13 en première GT et 4 de terminale GT, au profit de seulement 4 ouvertures de classes de première technologique (4 STMG) et 4 de terminale technologique (3 STMG et 1 STI2D). Soit une baisse de 58 ETP en lycée général et technologique.
Paris perd des habitants mais ces coupes drastiques du rectorat vont bien plus loin que la baisse des effectifs.
Compte-rendu du CDEN du lundi 13 février:
Le CDEN s’est réuni pour discuter et émettre un avis au sujet de la DHG (dotation horaire globale) des collèges pour la rentrée scolaire 2023. Il s’est déroulé dans une ambiance relativement tendue. Avec 66 classes fermées et 114 ETP1 supprimés à minima, cette DHG constitue une saignée sans précédent. Le rectorat la justifie par la baisse des effectifs scolaires. Cependant, ce baisse d’effectifs est une réelle opportunité pour améliorer les conditions de travail pour toutes et tous.
SUD éducation Paris a dénoncé l’insuffisance de moyens sur l’académie. En effet, le rectorat a établi une répartition prévisionnelle dans laquelle le nombre d’heures par élève est en légère baisse pour les collèges défavorisés, en légère augmentation pour les collèges dit « classe moyenne ». En revanche, l’augmentation des moyens est palpable pour les collèges dits favorisés.
Les publics des collèges parisiens subissent le même phénomène que pour l’ensemble de la société : un appauvrissement des plus pauvres et un enrichissement des plus riches.
Cette séance du CDEN a été l’occasion de dénoncer la suppression de la technologie en sixième pour la mise en place contestable d’heures en mathématiques et en français, et de dénoncer l’appel à faire travailler plus les professeur-es des écoles.
Le directeur d’académie a cependant confirmé que la convention CAPPE accordée aux collèges sortis de REP serait prolongée.
Alors que le directeur d’académie reconnaît qu’il n’y a aucune réserve de moyens, il appelle à liter les collèges qui ont besoin de moyens supplémentaires, moyens pris alors au dépend d’autres établissements.
Le CDEN a voté unanimement contre ces DHG. Cependant les conditions de ce vote, effectué alors que toutes et tous les membres s’apprêtaient à partir, témoigne du peu d’importance à accorder à ce vote consultatif.
Lors de ce CDEN, il a souvent été question du mouvement contre la réforme des retraites. Une victoire dans ce domaine ouvrirait de nombreuses portes pour d’autres victoires.
SUD éducation Paris dénonce :
- les coupes budgétaires qui pèsent essentiellement sur les collèges les plus défavorisés ;
- les effectifs de classe toujours plus nombreux ;
- l’absence de remplacements des collègues absents ;
- la sélection grimpante des élèves via Affelnet et Parcoursup ;
- les moyens de plus en plus importants donnés aux établissements privés ;
- le manque général de moyens.