Si l'État et les gouvernements successifs ont, depuis plusieurs décennies, cédé aux intérêts privés au détriment de politiques publiques et de tout sens du collectif, l’alliance des droites réactionnaires à la manoeuvre est totalement décomplexée pour permettre aux plus riches d’accroître leurs privilèges.
C’est dans cette perspective qu’il faut considérer l’attaque du ministre Kasbarian qui met en avant un soi-disant absentéisme des fonctionnaires en se basant sur la période du covid 19 pour imposer 3 jours de carence, une prise en charge à 90% au lieu de 100% des jours d’arrêt maladie. C’est aussi dans cette perspective qu’il faut comprendre les suggestions de suppression d’un jour férié par le gouvernement.
Des mesure sexistes, validistes et réactionnaires
Les mesures validistes et sexistes de l’augmentation des jours de carence touchent d'abord les personnels dont la santé est la plus fragile , notamment les agent·es en situation de handicap et les agent·es âgé·es mais aussi les femmes pour lesquelles le congé menstruel n’est toujours pas accordé et l’endométriose (2 millions de femmes atteintes) toujours pas reconnue comme affection longue durée. Plus largement, dans l'éducation, l'État impose ces projets à grand renfort de management directement inspiré des sphères entrepreneuriales ("la culture du résultat"), d'un autoritarisme qui n'hésite pas à faire appel à la violence institutionnelle et policière, d'une référence constante à des valeurs et principes républicains qui servent un discours moralisateur et réactionnaire, d'un recours au numérique et aux neurosciences et aux évaluations à tout-va, prétextes à scientificité et à efficacité. Discours mensongers et méprisants des ministres successifs, désinformation et campagnes de prof-bashing accompagnent ce mouvement comme les mesures telles que les groupes de niveaux ou la réforme du lycée professionnel dont le seul but est d’économiser.
Pour un projet de société solidaire
Cependant, il ne s’agit en aucun cas d'opposer travailleur·ses du public et du privé ou les particularités de chacun·es, stratégies du gouvernement et des populistes. Les lois et discours de haine raciste, masculiniste, homophobe et validiste prospèrent pour mieux nous atomiser et nous faire oublier que ce sont les gagnants- gagnants du capitalisme qui exploitent le monde et détruisent le vivant. La dégradation des conditions de travail et des droits des travailleur·ses, le développement du précariat et des pratiques de contractualisation, le démantèlement des services publics sont les signes les plus manifestes du " marche ou crève" que ce gouvernement et leurs allié·es fascistes veulent nous imposer. C’est ce projet de société qu'il nous faut combattre et c’est dans une perspective de reconquête des droits sociaux qu’il nous faut inscrire nos luttes. Car ne rêvons pas : un monde qui ne soit pas celui du " marche ou crève" mais celui de l'entraide, du partage et de la solidarité n’adviendra pas sans que notre camp social combatte. C'est aussi cette perspective d’émancipation sociale et donc d’une grève qui va au-delà de la journée du 5 décembre qu’il convient de mettre en débat sur nos lieux de travail, dans le syndicat et autres collectifs.
SUD éducation Paris revendique :
• Un abaissement à 32h maximum de l'horaire hebdomadaire, une diminution du temps de service et de la charge de travail pour toutes les catégories de notre secteur professionnel
• La retraite à 55 ans maximum pleine et entière sans conditions de trimestre pour toutes et tous
• L’autogestion de la sécu sociale et des retraites pour les travailleur·ses et par les travailleur·ses
• La titularisation immédiate et sans condition de tous les non-titulaires
• Des recrutements selon les besoins exprimés par les personnels
• La gratuité de la santé, du transport, de l'école, du logement
• Pas de salaires inférieurs à 2000 euros nets mensuels
Tract intersyndical disponible ici :