L’annonce de l’augmentation de 50% des périodes de stage en entreprise en lycées professionnels est désormais actée par la présidence et le gouvernement, et ce dès la rentrée 2023. Elle s’accompagne d’une mise en place locale des formations et des volumes d’enseignement, à la carte, lycée par lycée. Et met au cœur du réacteur le « monde de l’entreprise ». Soyons clairs : Macron annonce la destruction des lycées professionnels, nous ne laisserons pas faire !
SUD éducation avec l’ensemble de l’Intersyndicale appelle à une grève massive le 18 octobre.
Manifestation à 14h30 métro Saint François Xavier (ligne 13) vers le ministère de l'éducation nationale
Matériel de mobilisation :
- 2022-10-18 Tract greve LP
- 2022-10-18 affiche greve LP
- 2022-10-18 Tract IS LP IDF
- Communiqué de l'intersyndicale de la voie professionnelle
Lycées professionnels : Macron veut tout détruire, en grève le 18 octobre !
Tract de SUD éducation
L’annonce de l’augmentation de 50% des périodes de stage en entreprise en lycées professionnels est désormais actée par la présidence et le gouvernement, et ce dès la rentrée 2023. Elle s’accompagne d’une mise en place locale des formations et des volumes d’enseignement, à la carte, lycée par lycée. Et met au cœur du réacteur le « monde de l’entreprise ».
Soyons clairs : Macron annonce la destruction des lycées professionnels.
Un ministère aux ordres du patronat
Les conséquences s’annoncent désastreuses pour les plus de 600 000 élèves de la voie professionnelle, un tiers de la jeunesse scolarisée dans le second degré.
L’augmentation des périodes de stage aura pour seule conséquence d’affaiblir les enseignements dispensés en lycée professionnel, alors que la précédente transformation de la voie pro en avait déjà supprimé des centaines !
Nous le disons avec force, réduire le volume des enseignements c’est réduire la capacité des élèves de LP à trouver les voies de leur émancipation.
Annoncer que les élèves d’une même classe n’iront pas en stage en même temps c’est, de fait, en finir avec leur encadrement pédagogique par des professionnels de l’éducation et laisser les stages sous le seul contrôle des patrons.
Le modèle du Lycée professionnel selon Macron, c’est un endroit où les entreprises fixent les programmes, prennent les décisions et se servent en stagiaires… mais où c’est l’argent public qui paie ce qu’il reste encore de profs et de chauffage.
En annonçant vouloir satisfaire les « besoins immédiats des entreprises », le but poursuivi est limpide : faire de cette jeunesse populaire une main d’œuvre vouée aux tâches d’exécution et soumise aux desiderata des patronats locaux.
Mensonges partout, justice nulle part
La nomination d’une ministre à la formation professionnelle sous double tutelle ministérielle de l’éducation et du travail était un très mauvais signe.
Les dernières déclarations de la ministre ne laissent plus de doute : le mensonge est érigé en communication gouvernementale.
Elle invente le chiffre d’un lycéen professionnel sur 3 amené jusqu’aux diplômes quand le taux d’accès est de 73 % pour le CAP et de 68 % pour le Bac Pro.
Contrairement à l’apprentissage qui n’amène qu’un·e élève sur deux jusqu’au diplôme ! Pourtant c’est bien l’apprentissage que le gouvernement veut plus encore développer au sein de la voie pro. Là encore au détriment des enseignements.
Ils veulent tout détruire : nous ne laisserons pas faire
Bien sûr ces annonces auront des conséquences immédiates et sans commune mesure avec ce que nous avons vécu ces dernières années : tant pour les collègues contractuel·les que pour les titulaires. Les suppressions de postes s’annoncent massives et, sous prétexte de « flexibilité dans les établissements », c’est l’annualisation du temps de travail qui se prépare. Le statut des PLP est promis à un sabordage en bonne et due forme.
Surtout c’est la guerre de toutes et tous contre toutes et tous qui est promue : chaque collègue sera invité à piquer les heures de l’autre, chaque lycée à couler les formations de celui d’à côté. On ne peut pas laisser faire.
SUD éducation avec l’ensemble de l’Intersyndicale appelle à une grève massive le 18 octobre.
SUD éducation appelle les personnels à traduire cette unité dans les faits : réunissons-nous partout dans nos lycées, en heure d’information syndicale, en AG pour une mobilisation d’ampleur de l’ensemble des personnels de la voie professionnelle, par la grève, pour battre Macron et sauver les Lycées professionnels, le 18 octobre.
Lycée professionnel : en grève le 18 octobre pour le retrait du projet Macron
Communiqué de l'intersyndicale de la voie professionnel
Le président Macron persiste à vouloir imposer aux personnels sa réforme des lycées professionnels calquée sur le modèle de l'apprentissage. C'est un exemple révélateur que la méthode ne change pas : aucun bilan de la réforme précédente, aucune concertation en amont de cette annonce brutale et une feuille de route tardive (et floue) alors même que des décisions lourdes de conséquences sont en préparation.
L’augmentation du nombre de semaines de stage impliquera moins de semaines d'enseignement dans nos lycées. Si le président a enfin concédé à dire que l’enseignement général doit rester une composante de la formation des jeunes, il l'a évoqué surtout à l’aune de disciplines qui seraient « fondamentales ». Les langues vivantes, l'éco droit, l’éco gestion, les arts appliqués, l’EPS, la PSE seront-elles considérées comme fondamentales et les postes des collègues concernés préservés ? Sa volonté de renvoyer la ventilation du volume d'enseignement général au niveau local impliquera une remise en cause du caractère national de l’accès aux formations professionnelles pour les jeunes et des diplômes professionnels. Nos organisations syndicales sont fermement attachées au principe d'égalité de notre école républicaine et revendiquent le maintien d'une grille horaire nationale pour toutes les filières professionnelles. Elles revendiquent aussi une dimension émancipatrice de la formation des jeunes à laquelle participent toutes les disciplines.
Cette diminution du temps scolaire percutera aussi les enseignant·es de matière professionnelle pour qui le président a déjà annoncé un vaste plan de reconversion. L’expérience vécue dans ce domaine par nos collègues de Gestion Administration nécessite des engagements fermes du ministère pour permettre de vraies reconversions et se donner les moyens d’une vraie politique RH.
Nos élèves sont contraints par les lieux de stages. Nombreuses sont les entreprises qui ne peuvent pas leur proposer l'intégralité des plateaux techniques et des activités développées dans les lycées professionnels pourtant indispensables à l'obtention de leur diplôme.
Il veut imposer dès la 5ème de collège un dispositif « Avenir » consistant à dédier une demi-journée par semaine pour découvrir les métiers et les entreprises. Pour nos organisations il faut renforcer les missions et le nombre de personnels d'orientation et préparer les collégiens à tous les parcours d’orientation sans exception.
Oui la carte des formations doit évoluer, nous le portons haut et fort depuis des années. Pour nos organisations elle doit évoluer dans l'intérêt général du pays au prisme des grands enjeux écologiques, de la prise en charge du Grand âge, de la nécessaire réindustrialisation, du numérique... D'aucune façon, son « évolution » ne doit se restreindre à la seule mise en adéquation avec les besoins économiques immédiats et locaux des entreprises : chaque jeune, quel que soit le lieu géographique de son lycée professionnel, doit pouvoir trouver la formation de son choix.
Pour nos organisations syndicales la CGT Agri, la CGT Educ’action, la CNT-FTE, le SE-UNSA, le SNALC, le SNEP-FSU, le SNES FSU, le SNFOEP, le SNUEP-FSU, la CGT Enseignement privé, le SNETAA-FO, le SNETAP-FSU, le SNUPDEN-FSU, le SUI-FSU, SUD rural et SUD Éducation, l'urgence est de renforcer les lycées professionnels et de donner plus de temps et de moyens aux personnels pour faire réussir tous les élèves.
La réforme est à l'opposé de nos ambitions, c'est pourquoi nos organisations appellent à une journée de grève le mardi 18 octobre, point de départ de la mobilisation pour obtenir le retrait de ce projet.
Montreuil le 23 septembre 2022