Vous trouverez ci-dessous le communiqué de SUD éducation et celui de l'intersyndicale de la voie professionnelle.
Enseignement professionnel : Macron n’apaise rien, il annonce le passage en force !
Communiqué de SUD éducation
L’heure n’est pas à “l’apaisement” pour Macron qui était à Saintes aujourd’hui pour annoncer le passage en force de sa réforme de l’enseignement professionnel.
Les organisations syndicales, unies, avaient bloqué à l’hiver 2022 la réforme de casse de l’enseignement professionnel voulue par Carole Grandjean et le gouvernement. Macron revient à la charge avec des annonces qui font fi de l’opposition des personnels qui travaillent dans les lycées professionnels.
Sous couvert de promouvoir “l’excellence”, Macron procède à la mise à sac de l’enseignement professionnel. L’adaptation des filières aux réalités économiques locales scelle la soumission de l’enseignement professionnel aux besoins des entreprises et non aux besoins de notre société à travers la reconversion écologique de notre économie par exemple. Cette territorialisation de l’enseignement va contraindre les élèves à s’orienter vers une filière qu’elles et ils n’auront pas choisie mais qui leur sera imposée par l’offre de formation locale décidée par le patronat local.
Macron annonce également l’indemnisation des élèves en stage avec des fonds publics. Plutôt que de prendre de véritables mesures contre l’inflation, contre la pauvreté et pour l’autonomie de la jeunesse, il choisit de sous-payer les élèves en stage avec des indemnités allant de 1,4 € de l'heure pour les élèves de seconde professionnelle à 2,8 € de l’heure en terminale. De même, l’allongement des périodes de stage des élèves va engendrer la perte de centaines d’heures d’enseignement pour les élèves et des suppressions de postes sans précédent dans les lycées professionnels.
Enfin, le gouvernement persiste à vouloir imposer le “Pacte” aux enseignant·es contre l’avis des organisations syndicales. Macron a ainsi annoncé que les personnels des lycées professionnels pourront effectuer des missions supplémentaires pour augmenter leur rémunération : accompagnement personnalisé, remplacements courts, d’accueil de collégien·nes sur les plateaux techniques des lycées pour l’orientation ou de missions de coordination. Ces annonces sont inacceptables : alors que la revalorisation prévue pour septembre 2023 ne couvrira pas les effets de l’inflation et la perte de pouvoir d’achat des personnels, Macron entend faire travailler les personnels encore davantage.
Ces annonces montrent à quel point la volonté d’augmenter le temps de travail des personnels va de pair avec celle de mettre l’école au service de l’entreprise en développant la découverte des métiers dès la classe de cinquième.
SUD éducation appelle les personnels à se réunir, à débattre des annonces et à se mobiliser fortement :
- contre la réforme de l’enseignement professionnel,
- contre le Pacte.
La prochaine journée de grève et de manifestations interprofessionnelles le 6 juin contre la réforme des retraites sera l’occasion d’exprimer ces revendications.
Réforme des lycées pro : des menaces réelles !
Communiqué CGT Éduc’action, FSU, SUD Education,SE-UNSA, SGEN-CFDT, SNALC, FTE-CNT
Après des mois de tergiversations, les mesures de la réforme ont enfin été rendues publiques par le Président ce jeudi 4 mai. Ces annonces ne tiennent pas compte des mobilisations unitaires historiques de l’automne qui ont démontré le refus et la colère des personnels face à son projet.
Ainsi, l’idée d’augmenter les PFMP, qui avait été écartée car rejetée par l’ensemble des acteurs de la formatio professionnelle, revient en force. En effet, dès 2024, il est envisagé en terminale, de moduler les PFMP en fonction du parcours, les élèves ayant opté pour le module « insertion professionnelle » effectueront 12 semaines de stage dont la majorité après le passage des examens en mars. La désorganisation de l'année de terminale est dans les tuyaux alors qu'elle ne relève pas d'une demande des personnels et n'a jamais été discutée avec les organisations syndicales. Le risque de faire bondir le taux d’absentéisme chez nos élèves est bien réel.
La gratification, financée par de l’argent public, s’appliquera en septembre 2023 avec beaucoup de questions sans réponses. Elle sera différente suivant le niveau et l’année de formation.
Les acteurs et les critères qui élaborent la carte des formations vont être réformés. Dorénavant, celle-ci devra répondre aux besoins des entreprises locales. Les formations qui ne débouchent pas sur une insertion professionnelle immédiate seront fermées. Les lycées professionnels ont aussi vocation à permettre aux jeunes de poursuivre des études. L'intersyndicale voie pro refuse cette vision qui réduit l’enseignement sous statut scolaire à la seule employabilité immédiate. Un plan brutal de reconversions forcées est annoncé, particulièrement pour les collègues des filières tertiaires.
Lutter contre le décrochage scolaire ne peut se résumer à la mise en place de la demi-journée de « découverte des métiers » au collège et à des cours de soutien sur les savoirs fondamentaux et encore moins à des mesures d'accompagnement vers l’emploi liées au pacte. La version du pacte pour les PLP propose des missions complémentaires directement liées à la réforme et son objectif de renforcer les liens école entreprise. Le « travailler plus pour gagner plus » ne peut pas constituer une solution pour remédier au décrochage salarial. De plus, ce pacte va inéluctablement renforcer les inégalités salariales entre les femmes et les hommes alors que l’égalité est brandie comme une grande cause nationale.
L’ensemble des annonces du Président vont désorganiser les lycées et risquent de fragiliser les conditions de travail, et même d’emploi de nombreux personnels des lycées professionnels.
L'intersyndicale voie pro porte l'exigence d'un renforcement du service public d’éducation dans son ensemble. Elle rappelle tant au Président qu’à la Ministre que, s’ils persistent à vouloir imposer leur projet, elle prendra ses responsabilités pour le combattre.
L’intersyndicale voie pro CGT Éduc’action, FSU, SE-UNSA, SGEN-CFDT, SNALC, SUD Education, FTE-CNT appelle les collègues à se réunir dans les établissements pour échanger sur ce projet de réforme et envisager ensemble les moyens pour empêcher ce projet. L'intersyndicale appelle les personnels à se mobiliser par la grève et dans les manifestions le 6 juin en rendant visible notre opposition à ce projet de réforme.